Voilà, ça, c’est fait… Dans leur grande oeuvre de détricotage, les sénateurs sont revenus sur la suspension de la réforme des retraites. Mais n’est-ce qu’une suspension de la suspension ? L’avenir – prochain – nous le dira…
Tout cela met toutefois en lumière une préoccupation démocratique. On rappelle que cette réforme n’est jamais passée dans l’opinion. Même le Premier ministre avait évoqué une « blessure démocratique ». Sans remettre en cause les institutions dans leur ensemble, on peut néanmoins se questionner sur la légitimité démocratique de la décision sénatoriale. Les sénateurs partisans de ce rejet évoquent leur travail de responsabilité (dans l’ensemble de la procédure budgétaire). C’est leur point de vue. Mais ils ont peut-être contribué à ouvrir encore un peu plus la plaie évoquée plus haut…
Ou alors, nous n’aurions peut-être pas compris la vraie nature du Palais du Luxembourg. Ce serait en fait une réserve naturelle ! Une sorte de parc de protection des espèces… pour la préservation des idées libérales. C’est tout simplement une terrible incompréhension de notre part, bêtes que nous sommes…
Pourtant, il y avait des indices, comme par exemple, cet attachement à l’étude des régimes alimentaires (ah non, n’y lisez aucun sous-entendu à l’égard du président de la chambre concernée !) : c’est un vote du Sénat dans le PLFSS qui a contrecarré l’extension du nutriscore.
Comme quoi, la haute chambre, on peut toujours (du moins souvent…) compter sur elle pour manifester un certain conservatisme.
Mais dans ce chemin de croix budgétaire que nous nous efforçons de suivre – forcément en tant que syndicat des Finances – le vote évoqué plus haut est presque une péripétie. En effet, si on peut saluer une forme de retour du Parlement dans l’élaboration du budget, plutôt que la sempiternelle toute puissance du Gouvernement (celui-là, assurément, ne l’est pas), ce que le Parlement en a fait est assez pitoyable. En effet, entre les sorties diverses et variées et surtout un vrai bal des postures et encore plus des impostures, on se demande bien ce que le pays va penser de tout cela. Même si on a une petite idée de la réponse…
Une autre quasi-certitude : ceci pourrait avoir de nombreux effets négatifs (le premier d’entre eux étant une croissante désaffection des citoyens.nes pour la chose publique), avant un éventuel crash en 2027, par disqualification de tous les camps moins un…
Petit élément de positivité : cette séquence budgétaire révèle au moins un retour en force d’un métier des temps de jadis :
Celui de bouffon.

Budget : l’art de battre en retraite ?

- Publication publiée :28 novembre 2025

