GT CNAS déclaration SOLIDAIRES FINANCES

Cette réunion se présente, une nouvelle fois, dans une période d’incertitude politique et sociale.
Les débats parlementaires actuels concentrent des inquiétudes majeures au sujet des arbitrages austéritaires sur la protection sociale, les services publics, le pouvoir d’achat des fonctionnaires et les moyens des administrations et collectivités.
Au ministère, lors de la rencontre du 14/11/2025 avec les organisations syndicales, Amélie de Montchalin a donné une forte tonalité de justice fiscale à son discours.
Des paroles ou des actes ?
Il serait plus que nécessaire d’avoir, enfin, un réel débat sur la justice fiscale pour sortir des dogmes libéraux.
Or, cette justice fiscale a pour objectif la justice sociale, dans son rôle de redistribution (le ruissellement n’ayant pas trop fonctionné).
L’action sociale poursuit bien le même objectif et, en lien, l’action sociale ministérielle également.
Or, comme nous le répétons régulièrement, elle est l’un des derniers bastions de solidarité et de lien entre les personnels des ministères économiques et financiers.
Vous indiquez que l’action sociale est dans l’ADN du ministère. C’est vrai, mais attention aux manipulations génétiques !
Sa place et son rôle résultent d’une construction historique ancienne, que ce soit au sortir de la seconde guerre mondiale ou suite au conflit de 1989.
Rappelons, ici, que l’abondement massif du budget de l’action sociale, à cette époque, relevait d’une réelle vision redistributive.
En effet, conserver, pour notre action sociale ministérielle, une partie de l’enveloppe générale acquise,relevait d’un choix mûrement réfléchi, alors que d’autres administrations optaient uniquement pour des avantages individuels (rémunération ou parcours de carrière par exemple).
Rétrograder leurs personnels ou baisser leurs rémunérations serait inadmissible. Dès lors, pourquoi serait-il plus entendable de « sabrer » le budget de notre action sociale ?
Ses prestations ne relèvent pas du superflu, mais elles répondent à une véritable nécessité. Aller vers une restriction de celles-ci, c’est aller à rebours de la réalité des besoins sociaux.
De plus, l’Action sociale pourrait être un levier de l’attractivité de notre Ministère, qui n’en a plus tant que ça.
Solidaires Finances n’accepte et n’acceptera aucune régression dans ce domaine, d’autant que le PLF prévoit le maintien du budget nominal.
A la lecture des documents de ce groupe de travail, vous demandez aux agents du ministère, une fois encore, de se serrer la ceinture.
Coluche disait d’ailleurs : « serrez-vous la ceinture encore 5 ans et après… vous serez habitués ».
Et bien non ! Nous ne nous habituons à rien du tout et surtout pas à renoncer à ce que les agentes et agents ont obtenu de haute lutte.
D’autant que, dans les faits, malgré nous, nous avons déjà plus que largement contribué.
En effet, comme nous le pressentions, les revenus de la vente des résidences échappent en quasi-totalité à l’action sociale ministérielle. Ce véritable hold-up est donc, déjà, une contribution plus que conséquente !
Par ailleurs, la fin programmée des retours de prêts aux bailleurs, avec le passage des réservations de logements du stock en flux, que nous n’avions certainement pas demandé, obère drastiquement notre capacité de financement de logements, ce qui, en soi, constitue également une restriction qui nous est imposée.
Ces documents proposent des scenarii quasi exclusivement restrictifs, devastateurs en matière de prestations et même d’esprit d’action sociale.
Les fiches sont parfois dépourvues de chiffrage ou présentent une approche purement comptable se limitant parfois à dire « si on supprime, c’est moins cher ».
Avant même le début de cette réunion, on constatait déjà des inégalités dans l’accès aux prestations, voire des mesures qui n’ont rien de social, notamment :
– un financement Egalim disparate,
– la minoration de la dégressivité pour les familles,
– le système des inscriptions en « 1er arrivé / 1er servi »,
– des différenciations Bercy / reste du monde,
– des mesures particulièrement discriminatoires pour les DROM-COM…
Nous le répétons avec force, Solidaires Finances n’accepte et n’acceptera aucune régression de l’action sociale des agentes et agents des finances, actif·ves, retraité·es et ayant-droits !


